Cinq ans de réflexion avant les opérations

Des années de calvaires avant de me faire opérer de mes hallux valgus. J’ai bien étudié le sujet et rencontré cinq chirurgiens. Trois d’entre eux proposaient la méthode classique et deux la chirurgie percutanée. C’est la deuxième option qui m’a le plus convaincue.

De nombreuses amies avaient choisies la méthode classique mais deux choses me chiffonnaient avec cette méthode :

  • avoir une vis dans chaque pied. En effet, je craignais qu’elles ne me gênent avec le temps. Surtout, certains de ces chirurgiens voulaient me bloquer une articulation car je souffre d’un hallux valgus rigidus. L’idée d’avoir le gros orteil bloqué à 32 ans m’angoissait pour diverses raisons, notamment car je n’aurais plus eu la possibilité de porter des talons.
  • avoir des cicatrices importantes.

La méthode percutanée répondait donc à mon cahier des charges (pas de vis, pas d’orthèse, peu ou pas de cicatrices).

Des années de calvaires :

Certains me disaient :

 « – tu t’en fiches des cicatrices, ce ne sont que des pieds,

–  Pas d’hallux Valgus pas d’avis ! Cela fait environ 20 que j’ai les pieds déformés.  Je rêve de porter des jolies sandales sans pouvoir car mon pied dépasse de la semelle. »

C’est pourquoi, j’avoue que l’idée d’avoir des cicatrices quasiment invisibles m’a immédiatement séduite. Oui, enfin je pourrais porter des chaussures ouvertes sans que les yeux soient rivés sur mes pieds ; oui, j’étais un peu parano, oui, je peux le dire, j’étais méga complexée par mes pieds hideux qui en plus de me faire souffrir, me réduisaient à choisir toujours le même style de chaussures masculines mais confortables (super sexy).

En prime, en raison de ma déformation, je marchais principalement sur les côtés extérieurs des mes pieds ce qui formait des durillons. Ils étaient tellement épais que j’avais une semelle intégrée en permanence, ce que beaucoup des mes potes – ils sont sympas – appelaient des « pieds de vieilles » (pardon aux mamies qui lisent ces lignes). Qui dit mauvaise démarche dit également problèmes aux genoux et au dos. Cela me faisait de plus en plus souffrir ; il devenait urgent de prendre une décision.

J’ai profité d’une période de chômage pour sauter le pas. Oui, la convalescence est longue donc je vous laisse imaginer la tête de votre employeur à l’annonce de telles opérations.

Puis-je me faire opérer les deux pieds en même temps ?

Parmi les cinq chirurgiens que j’ai consultés, aucun n’acceptaient d’intervenir sur les deux pieds en même temps. Aujourd’hui, les raisons me paraissent plus qu’évidentes : la convalescence m’aurait parue bien plus longue et plus compliquée car je peux vous dire que se retrouver avec un seul pied valide est déjà très handicapant.

Rencontre avec le chirurgien parisien :

En 2013, je me suis rendue chez un chirurgien très réputé à Paris et qui opérait avec la technique percutanée. Toutefois, je ne me suis pas faite opérée. D’une part, ce chirurgien voulait fixer la ré-axation à l’aide d’une vis, d’autre part, je travaillais. Ainsi, 4 à 6 mois d’arrêts aurait pénalisé la petite entreprise où j’exerçais. Cependant, en sortant de chez ce médecin, j’étais sûre de vouloir être opérée en chirurgie percutanée mais quand ?

Entre temps, j’ai discuté avec deux personnes opérées avec la méthode classique et les deux étaient enchantées. Comme j’avais un retour de leur part, j’ai finalement décidé de prendre rendez-vous avec ce chirurgien en 2015.

Rencontre avec le chirurgien à Dreux :

Avril 2015 je le rencontre. Nous programmons une opération pour le mois de mai 2015. J’en parle à mon pédicure lui indiquant que le chirurgien prévoit de me bloquer une articulation qui pourrait devenir très douloureuse. Je lui confie mes craintes. Il me confirme que c’est dommage de faire ça alors que je n’ai que 32 ans.

En parlant de la date d’intervention à ma sœur et de mon inquiétude,  elle me dit qu’une de ses collègue s’est faite opérer à Nancy ; elle me propose d’échanger avec elle. Nous nous téléphonons, elle me raconte son expérience ; elle est enchantée et a préféré la technique percutanée ; elle trouve les arguments qui vont me convaincre de téléphoner chez ce chirurgien très réputé également. À peine raccroché, je contacte le secrétariat de ce docteur ; accueil parfait, jeune femme charmante qui me propose un rendez-vous rapidement. Aussitôt, j’annule la chirurgie chez l’autre médecin qui devait avoir lieu une semaine plus tard. Je suis embêtée d’avoir fait perdre du temps à son équipe et lui. Toutefois, il s’agit de mes pieds et je veux être sûre de mon choix.

Rencontre avec le Chirurgien Nancéien :

En juin 2015, j’ai rencontré le chirurgien qui m’a convaincue de lui confier mes pieds – ce n’était pas gagné ; il compte ré-axer mon gros orteil, retirer la bosse, et « libérer les têtes » de mes autres orteils afin de traiter mon problème de durillons. La chirurgie est relativement lourde. Il doit intervenir sur 4 voire 5 orteils, je dois donc m’attendre à une convalescence longue.  Il insiste bien sur le fait qu’il fait 50% du travail en opérant et que je devrai faire les 50% restant pour que la chirurgie soit une réussite. J’entends bien qu’il va falloir respecter ses directives, à savoir :

  • marcher 5 à 10 minutes par heures (pas plus) pendant 4 semaines
  • le reste du temps, il faudra maintenir le pied surélevé au maximum afin de faciliter la circulation du sang
  • Je garderai le même bandage pendant 4 semaines il faudra donc en prendre soin (ne pas le mouiller, ne pas le salir) car ce pansement permet de maintenir le pied et c’est grâce à cela que les os se ressoudent correctement. Seul le chirurgien est en mesure de faire un tel pansement il est donc impératif d’en prendre soin.

 Une fois ce pansement retiré soit à la fin de la quatrième semaine suivant l’opération, je devrai refaire des bandages moi-même à l’aide de bande de contentions. Six à sept semaines après l’opération, je devrai le revoir  pour contrôler que tout est en ordre avec des radios prises la veille.

Cette fois-ci, je suis sûre de moi ! Nous bloquons une date pour une opération du pied droit fin juin, rendez-vous que je n’annulerai pas ! (alléluia)