Chaussures orthopédiques : alternative à l’opération des pieds

 

quintus varus

Bonjour,

Je m’appelle Manon, j’ai 27 ans et je viens apporter mon témoignage concernant un hallux valgus + quintus varus à chaque pied.

Hallux valgus :

Dans mon cas, l’hallux valgus est pour l’instant assez peu prononcé, c’est surtout la phalange du gros orteil qui est concerné (il y a plusieurs sortes d’hallux valgus).
Cela a pour conséquence de gêner le chaussage. En effet, le gros orteil se plie en son milieu et cela fait un peu comme une griffe d’orteil, qui gène en hauteur car l’os touche la chaussure.
Concernant le quintus varus, il s’agit de l’équivalent de l’hallux valgus mais au niveau du petit orteil appelé quintus.
Cette déformation est assez rare. Souvent douloureuse par conflit avec la chaussure. Parfois seule la tête de l’os sort et créé une bursite. D’autres fois, c’est tout l’os qui est désaxé (comme chez moi), et cela n’est donc pas douloureux car il n’y a pas de saillie de la tête osseuse. Ainsi, le pied prend juste une forme très élargie, en patte de canard.

Quintus Varus :

Dans mon cas, le quintus varus est très gênant au chaussage car j’ai par ailleurs un pied large et les gros orteils éloignés des autres ; tout cela prend donc beaucoup de largeur.
Jusqu’à présent, je portais tant bien que mal des chaussures « standard », à savoir des baskets de ville. Le temps qu’elles se fassent à mon pied, j’avais l’impression de marcher en permanence sur une arrête de trottoir. Tout le pied débordait de la semelle coté petit orteil, pas franchement confortable ! En été, il m’était impossible de trouver des chaussures ouvertes à ma largeur. Même les modèles avec sangles réglables ne convenaient pas car la semelle était trop étroite.

Rencontre avec des chirurgiens orthopédistes :

Ce printemps, mon médecin traitant m’a envoyé chez un chirurgien. En effet, à cause de la déformation récente des mes gros orteils, je ne pouvais cette fois ci plus me chausser du tout !
Ça a été la déformation de trop… Sans compter les crampes horribles lorsque j’essayais des chaussures trop étroites en magasin (presque toutes en fait).

J’ai vu plusieurs spécialistes depuis lors et je puis vous dire que les avis divergent toujours beaucoup – pour le plus grand bonheur des patients.

Il faut savoir que « presque tout » est opérable. La question est d’évaluer au mieux les conséquences que peuvent avoir ces opérations sur la fonctionnalité ultérieure de vos pieds.
Il n’est bien entendu jamais question de chirurgie esthétique pour les pieds, au grand jamais !
Le pied est un organe d’une telle complexité qu’y toucher comporte toujours pas mal de risques. Cela modifie son fonctionnement dans tous les cas.

Avis des chirurgiens :

J’ai donc eu deux avis pour, deux avis contre l’opération = match nul…

En fait, certains chirurgiens considèrent que la gêne au chaussage est une indication à la chirurgie au même titre que la douleur, tandis que d’autres, n’opèrent qu’en cas de douleurs invalidantes.
Vous retrouverez les mêmes divergences d’avis sur les sites internet de la plupart des professionnels, que j’ai eu le loisir de parcourir depuis.

Gêne au chaussage :

Par gêne au chaussage, soyons clair, il s’agit d’une grosse, très grosse gêne et non pas juste le fait de ne plus pouvoir mettre ses talons du samedi soir.
Il faut de toute façon au minimum adapter les chaussures à son type de morphologie, renoncer aux chaussures douloureuses et éviter les bouts pointus, les modèles étroits etc…

Les chirurgiens ne sont pas tous du même avis. La chirurgie étant elle même assez lourde et douloureuse, bien que des progrès indéniables ont été fait, il ne faudrait surtout pas qu’un patient qui ne souffrait pas avant la chirurgie se mette à avoir des douleurs après.
Or, comme dit précédemment, modifier l’architecture d’un pied comporte toujours des risques, notamment de créer des douleurs absentes auparavant.

Pour ma part, j’ai donc eu peur, même très peur, en raison de mon jeune âge et des risques de la chirurgie. Je précise que je n’ai pas de douleurs dues à ces déformations, bien qu’elles soient très handicapantes au demeurant.

J’ai donc opté pour la seule option qui me restait : les chaussures orthopédiques sur mesure.

Les chaussures orthopéDiques

chaussures orthopediquesJe trouve important de vous parler des chaussures orthopédiques. Pour les hallux valgus très handicapants ou toutes autres déformations contre indiquant un chaussage standard, il ne faut pas penser que la chirurgie soit la seule et unique issue. Il ne faut pas hésiter à demander un rendez vous avec un spécialiste et même s’il vous le propose, vous avez le droit de refuser la chirurgie et de lui demander quelles autres solutions s’offrent à vous.

Dans mon cas, j’ai du insister pour avoir une prescription de chaussures car le chirurgien était  »très opérations ». Alors oui, ça coûte cher à la sécurité sociale, mais une opération ratée aussi !

En revanche, les chaussures orthopédiques sur mesure, c’est un peu le parcours du combattant, sachez-le.
Pour commencer, seul un spécialiste est autorisé à vous délivrer une ordonnance. Par conséquent, il faut aller chez votre médecin traitant pour qu’il vous envoie chez un rhumatologue ou mieux encore un chirurgien orthopédique. Une ordonnance de votre médecin traitant ne vaudra rien pour une première paire et sera refusée. Comme certains médecins l’ignorent, je tenais à le préciser.

Podo-orthésiste :

Il vous faudra choisir un bon podo-orthésiste via le bouche à oreille ou en demandant à votre chirurgien. Tous ne se valent pas sachez le – j’en ai fait la triste expérience !

Une fois que vous avez obtenu un rendez vous chez un podo-orthésiste, il devra envoyer votre ordonnance au médecin conseil de la sécurité sociale. Puis, vous recevrez une réponse dans le mois qui suit votre demande. L’absence de réponse sous un mois vaut consentement.

Ensuite, vous aurez plusieurs rendez-vous pour :

  • la prise de vos mesures,
  • la choix du modèle,
  • l’essayage de la maquette
  • l’essayage du modèle final.

Les délais varient selon le professionnel et le nombre de patients. Comptez en moyenne deux à trois mois pour avoir vos souliers.
Notez que la première année, vous aurez le droit à deux paires espacées de minimum 3 mois à compter de la délivrance de la première.  Ensuite une paire par an à compter de la délivrance de la seconde.Attention : pour les moins de 18 ans, croissance oblige, ce sont deux paires par an. C’est peu, très très peu. Surtout si vous ne pouvez plus rien porter d’autre. Les deux premières années vous pourrez avoir un modèle été et un hiver. Si vous voulez des baskets, des chaussures de marches, des bottes d’hiver ou que sais-je encore, cela retardera d’autant la délivrance d’une nouvelle paire.

Choix des chaussures orthopédiques :

modèle marque capriceBien entendu, pas question de ballerines ou autres chaussures fantaisistes. Les podo-orthésistes ont un cahier des charges bien précis à respecter. Le modèle devra toujours être adapté à votre pathologie.

Vous pourrez soit choisir sur catalogue, soit rapporter la photographie d’un modèle qui vous plaît et discuter avec eux de ce qui est faisable. Bien entendu, la chaussure finale ne sera jamais ressemblante à 100% à votre choix ; elle sera d’une part adaptée à la forme de votre pied qui est unique, d’autre part, elle comprendra une paire de semelles orthopédiques qui prennent de la profondeur – surtout si vous avez des griffes d’orteils ou le pied creux.

Les chaussures seront-elles discrètes ?

En plus de rechercher votre confort, les podo-orthésistes travaillent à rendre les modèles les plus discrets possible, de part la forme et les matières choisies, afin de faciliter votre intégration sociale. Alors oui, cela pourra se voir un peu qu’il s’agit de chaussures particulières. La forme ne sera pas celle des standards de la mode. Néanmoins, ce n’est pas parce qu’elles n’ont pas une forme conventionnelle qu’elles sont nécessairement moins belles. Nous sommes simplement habitués à voir des chaussures standards à longueur de journée, de forme standard. Que faire d’autre que d’accepter sa différence quand on a pas le choix ? De plus, ces chaussures peuvent permettre de retarder une opération pour :

  • ceux qui souffrent et qui ne peuvent pas se permettre une intervention chirurgicale dans l’immédiat,
  • ceux qui ne souffrent pas et ne veulent justement pas prendre le risque de se créer des douleurs.

Je vous l’accorde, porter ce genre de chaussures à vie risque d’être pénible. Toutefois, j’imagine qu’on s’habitue. Puis, les techniques de fabrication vont encore se moderniser !

Note positive : vous pourrez vous targuer d’avoir un modèle unique au monde, et vous autoriser le choix d’un modèle de chaussures de ville que vous n’espériez plus porter.

Tarif d’une paire de chaussures orthopédiques

Le prix d’une paire de chaussures orthopédiques sur mesure de classe A ( handicaps légers) est de 735 euros. C’est très très cher, principalement le coût de la main d’œuvre. Vous n’aurez qu’à avancer la part mutuelle qui est de 73,50 euros.

Conclusion

semelles orthopediquesOn trouve si peu de témoignages – pour ne pas dire aucun – de personnes portant des chaussures orthopédiques sur mesure, que j’ai souhaité vous apporter le mien. J’espère que cela rendra service à certains ou certaines. Personnellement, cela m’a manqué.

Dans cet article, vous aurez pu voir les photos de mes pieds et des chaussures orthopédiques réalisées avec les semelles.

Si vous avez des questions, j’y répondrai avec plaisir !

Manon

Quand pourrai-je faire opérer mon enfant ?

Comme évoqué sur ma page d’accueil, même les enfants sont touchés par les hallux valgus. La sécurité sociale recense environ 2% d’enfants souffrants de cette pathologie. Dans leur cas, cela est la plupart du temps héréditaire. Ainsi, il est probable que vous vous posiez cette question :  « Quand pourrai-je faire opérer mon enfant ? » dans cette article, je vais vous parler des différentes étapes conseillées avant d’envisager une intervention chirurgicale.

quand pourrais-je faire opérer mon enfant ?

Les pieds qui sont sur la photo, sont ceux d’une enfant qui vient d’avoir 8 ans ; on peut voir un hallux valgus – ou oignon – plutôt marqué sur le pied droit bien que d’après mes recherches, cela se développerait habituellement vers l’âge de 11 ans. Cette image prouve que cela peut apparaître bien plus tôt. Pour l’instant, il est encore facile de chausser cette petite fille, mais étant donné qu’elle est en pleine croissance, on peut présumer que la déformation va s’amplifier pour devenir très marquée.

En parler à votre médecin traitant :

À ce stade, la meilleure chose à faire est d’en parler à votre médecin traitant qui va certainement vous prescrire une paire de semelles orthopédiques pour ralentir la déformation. Pour réaliser des semelles, il faudra alors vous rapprocher d’un podologue.

Par la suite, si les douleurs apparaissent, un kinésithérapeute peut aider à soulager cette douleur en apprenant entre autre à faire des exercices d’assouplissements adaptés.

En dernier lieu, si votre enfant en souffre trop – douleurs, difficultés pour se chausser… – il sera possible d’opérer à partir du moment où sa croissance sera terminée.

Et vous, vos enfants souffrent-ils d’un hallux valgus ? Comment le vivent-ils ? Est-ce douloureux ? pensez à partager votre expérience en laissant un commentaire !